« Le vrai problème, c’est la mondialisation » (L’Alsace)

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Distancé au premier tour des législatives par Bruno Fuchs (LREM), Sylvain Marcelli (FN) laboure le terrain en espérant convaincre abstentionnistes et sympathisants mélenchonistes.

27 C° à l’ombre, et pas un poil d’air. Ce mercredi après-midi, la place du Rattachement de Mulhouse n’est pas des plus accueillantes, seulement voilà, dans pile quatre jours, c’est le second tour des législatives. Autant dire que Sylvain Marcelli n’a pas de temps à perdre. Qualifié sur le fil face à Bruno Fuchs (La République en marche), le candidat frontiste doit remonter au moins 15 points pour devenir le nouveau député de la 6e circonscription. Une gageure ? Mathématiquement, oui, mais le jeune homme (28 ans) ne s’attarde pas sur l’arithmétique électorale… Il préfère poursuivre sa campagne jusqu’à la dernière minute, sans compter ses efforts.

La veille, il a tracté à Illzach. Ce matin, il était à Sausheim. Cet après-midi, ce sera séance de porte à porte à Bourtzwiller, en compagnie de son suppléant Nicolas Courtaux (33 ans). 30 000 tracts tout frais sortis de chez l’imprimeur attendent dans les cartons. « On a très peu de temps avant le second tour, alors on cible en priorité le nord de la circonscription, où l’habitat est plus dense , résume le candidat. Ceci dit, des militants “boîtent” aussi dans les zones rurales du pays de Sierentz et du Sundgau. »

Pas question de refaire le monde pendant des heures avec les électeurs croisés en chemin. Là aussi, il s’agit d’aller à l’essentiel, en martelant deux idées clés : primo, le candidat macroniste est un « Parisien issu des beaux quartiers , déconnecté du terrain » ; deuzio, « le vrai problème actuel, c’est la mondialisation qui permet à une centaine de personnes de posséder la moitié des richesses mondiales ». « Dès qu’on leur parle de la réforme du droit du travail et de la politique antisociale de Macron , les gens comprennent très bien , assure encore le candidat , mais on essaie aussi de mobiliser les abstentionnistes du premier tour. Et il y en a eu beaucoup dans notre camp, malheureusement… »

« Le vrai problème, c’est la mondialisation »

Une barre d’immeubles, du côté de la rue de Giromagny. Coup de bol pour le binôme frontiste, les boîtes aux lettres sont fixées à l’extérieur, sur le trottoir. « Ça, c’est bien , lance Nicolas Courtaux, ça permet de toucher beaucoup de monde en allant vite, c’est idéal. » Zou, en une poignée de secondes, 15 tracts rejoignent autant de boîtes aux lettres – mais voilà qu’une Renault Clio grise pile à hauteur des deux hommes, fenêtres baissées. La trentaine sportive, lunettes de soleil sur le nez, la conductrice annonce la couleur : « Votre tract, j’en veux pas dans ma boîte ! Votre parti ne fait que prêcher la haine ! » « Vous n’avez pas l’impression de répéter le discours véhiculé par les médias ? » , tente Nicolas Courtaux. Raté : électrice de Philippe Duffau (La France insoumise au premier tour), elle compte s’abstenir au second – et chacun des mots prononcés par Sylvain Marcelli et Nicolas Courtaux semble la conforter dans sa décision. L’échange tourne court. La jeune femme redémarre en haussant les épaules.

100 mètres plus loin, voici un autre électeur de La France insoumise… Nettement plus ouvert toutefois au discours du FN. Âgé de 79 ans, « fils d’ancien mineur communiste » , il sourit sous sa casquette d’un air madré, en écoutant Sylvain Marcelli et son suppléant dérouler leur discours. Ce qui lui plaît surtout, c’est leur âge : « Ah, des jeunes ! C’est bien ça, des jeunes… Il faut du renouvellement, en politique ! » S’apprêterait-il à voter pour eux dimanche ? Motus et bouche cousue, le vieux monsieur refuse de répondre. « Mais allez… Bonne chance quand même, hein ! » « Merci monsieur, au revoir ! » Tracts sous le bras, le duo reprend son chemin, sourire aux lèvres.

Retrouvez l’article complet sur le site de L’Alsace.

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