Viols et radicalisations : le nouveau visage de la délinquance chez les jeunes

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Je visitais ce lundi les différents services dédiés à la Protection Judiciaire de la Jeunesse, à Mulhouse. De nombreux échanges intéressants ont ponctué cette journée auprès d’intervenants visiblement passionnés par leur métier d’accompagnement de jeunes en difficulté, mais aussi de jeunes en cours de procédure judiciaire pour des faits plus ou moins graves selon les cas.

En questionnant les services, j’ai pu apprendre que la délinquance juvénile était en pleine mutation : alors qu’elle se constituait principalement de cas de vandalismes (dégradations, voitures brûlées…) il y a 10 ans, celle-ci change nettement de visage et l’on constate une augmentation significative des cas de viols d’une part, ainsi que de cas de radicalisations d’autre part, ce qui est une nouveauté.

Des mini stages de prévention à la radicalisation sont proposés. De nombreux accompagnements existent également pour prévenir la multirécidive de jeunes délinquants, mais aussi pour aider à leur réinsertion soit dans un cursus scolaire, soit dans la vie professionnelle. Si l’intention est louable et l’implication de nombreux acteurs de la PJJ très sincère, certains procédés m’ont néanmoins semblé peu productifs : « sensibilisation » à la laïcité et la démocratie pour des jeunes en voie de radicalisation islamique, sorties escalade et visites au zoo pour des jeunes délinquants, ateliers dessins…

Je n’obtiens pas de réponse quant au taux de réussite de ces initiatives pour réinsérer scolairement, socialement ou professionnellement un jeune délinquant ou radicalisé.  Certains professionnels reconnaissent cependant qu’il est « assez faible » , d’autres estiment qu’il n’est simplement pas possible de le quantifier, ce qui me semble problématique puisque cela revient à dire qu’il n’existe aucun indicateur permettant de juger l’efficacité d’un travail qui demande de fortes ressources humaines et financières.

Par ailleurs, si tous font état d’une inquiétante augmentation des cas de radicalisations, l’ensemble des services et des acteurs de la PJJ68 refusent de me communiquer les chiffres qui permettraient d’évaluer objectivement son étendue auprès des jeunes dont ils ont la charge… Je me contente de quelques chiffres au niveau national sans en apprendre sur plus sur l’état de nos deux départements alsaciens. Une responsable me confie cependant : « c’est pire encore à Strasbourg qu’à Mulhouse… » .

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Enfin, parmi les causes identifiées de passage à des actes de délinquance se trouve sans surprise l’analphabétisation croissante d’une partie de notre jeunesse, symptôme d’une société qui se montre de moins en moins capable de transmettre aux nouvelles générations, et qui souffre d’un cruel manque de repères identitaires.

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