Les élus du groupe patriote étaient présents toute la journée pour défendre les alsaciens, champardennais et lorrains lors du débat budgétaire de la Région ACAL pendant plus de 15 heures. J’intervenais pour défendre l’économie locale face aux dérives du mondialisme, ainsi que pour le développement des circuits courts. Le localisme est une condition du progrès économique, social, environnemental et humain que l’UMP(LR) et le PS sacrifient au nom de leur religion libre-échangiste.
Retrouvez ci-dessous le détail de mon intervention :
Monsieur le Président,
Je regrette de ne pas trouver de mesures favorables à l’économie locale ainsi qu’aux échanges de proximité dans ce budget prévisionnel. Seul un passage de 15 lignes sur 17 pages exprime vaguement cette idée, mais celui-ci ne comporte aucun chiffre, ne présente pas de mesures concrètes ni aucun engagement.
Pourtant, favoriser l’économie locale est aujourd’hui plus que jamais nécessaire. À l’heure où nos agriculteurs comme beaucoup d’autres français d’ailleurs subissent de plein fouet les règles du libre-échangisme international, dont les effets donnent systématiquement l’avantage aux pires pratiques sociales, humaines et environnementales.
Il faut agir maintenant, et ne pas compter seulement sur une augmentation de la productivité agricole à coups de subventions généreuses pour faire face à cette situation. L’agriculture française est 20 fois plus productive aujourd’hui qu’il y a 50 ans, ce qui est formidable, mais comme dans d’autres secteurs tels que l’automobile ou l’industrie, nous n’avons de cesse de produire toujours plus de richesses tout en nous appauvrissant dans la mondialisation.
Notre Région se doit de tout faire pour répondre efficacement à cette réalité en jouant un rôle de premier plan dans la relance de notre économie locale et dans la structuration des circuits courts.
Les élus patriotes n’ont de cesse de proposer d’engager la Région à consommer local dans ses cantines publiques. Une telle commande, à la fois importante en volume, régulière et garantie dans la durée ne peut être portée que par une collectivité de notre envergure, et elle est la condition nécessaire pour que de véritables structures dédiées à la distribution de proximité puissent se mettre en place. Ces structures une fois créées pourront alors voir leur clientèle s’élargir afin de satisfaire progressivement la demande des particuliers qui se mettra ensuite en place, mais c’est à nous de prendre nos responsabilités pour que ce processus puisse s’amorcer.
Par ailleurs, la Region pourrait conditionner ses aides et ses subventions pour que celles-ci servent prioritairement les entreprises qui veulent acheter local, qui veulent acheter français, mais là aussi rien de tel n’est prévu dans ce budget prévisionnel.
Chacun sera pourtant conscient que chaque euro dépensé par la Région pour permettre l’achat d’aliments, mais aussi de biens ou de matériels étrangers issus d’une concurrence déloyale est une véritable trahison faite aux alsaciens, aux champenois, aux lorrains ainsi qu’à tous les français !
Chaque euro dépensé par la Région au bénéfice direct ou indirect d’une entreprise dont la main d’œuvre est sous-payée, dont les pratiques humaines ou environnementales sont déplorables est une condamnation volontaire du progrès que nous prétendons tous défendre ici dans cet hémicycle.
L’argent que les français nous confient doit d’abord servir à faire travailler les français, il me semble insupportable qu’on se dise qu’au lieu de financer une reprise économique dans notre Region cet argent ira soutenir la marche antisociale et anti-écologique du libre échangisme international que les politiques précédentes n’ont que trop soutenue.
Alors, il n’est pas trop tard pour se fixer des objectifs. Et nous aurons besoin de mesures concrètes, chiffrées, véritablement en phase avec les enjeux et les défis de notre époque.
Le localisme est une condition du redressement de la France, il est une condition de son progrès dans tous les domaines. Il me semble que des propositions novatrices auraient pu, et auraient du, être trouvées en ce sens. Comment pourrait-on alors se réjouir de ce budget qui se contente de refaire ce qui se fait depuis 50 ans pour des résultats que nous connaissons tous par avance dans cette assemblée… La France a besoin d’audace, de stratégie, de renouveau, de jeunesse, et nous regrettons d’avoir à nous exprimer sur un projet si conforme au déclin français ainsi qu’aux politiques déjà menées par la droite et la gauche depuis 50 ans, merci pour votre écoute.